Le Pardon de Beg-Meil :

" Pardon de Saint-Guénolé "

Cliquez sur l’image

Le 5 août 2007

Voir aussi la vidéo

Et le reportage de Joël Chandelier

 

Un pardon est à la fois une fête religieuse et une fête profane. Aller à un "pardon", c'est d'abord se faire "pardonner" ses fautes.
Cette pénitence, on l'accomplit en allant sur les lieux-mêmes où se déroule la cérémonie, et parfois on y vient de très loin, le plus souvent à pied dans les temps anciens.
L'assistance à la messe et aux vêpres solennelles est également une occasion de piété.
Mais on ne doit pas oublier pour autant que ces "pardons" sont des "retrouvailles" et que de nombreux parents et amis peuvent ainsi se rejoindre et se réjouir ensemble.
Tous les pardons sont des fêtes bigarrées extrêmement pittoresques, où l'on n'hésite pas à sortir de beaux costumes d'autrefois, et aussi à boire et à ripailler plus que de raison.

Le plus célèbre et le plus populaire d'entre eux est sans aucun doute le pardon de Sainte-Anne-d'Auray le 26 juillet, on y vient de toute la Bretagne.

Chaque année, les 27 et 28 juillet à Fouesnant, ce pardon donne lieu à une grande fête.
Le pardon commence par une messe et une procession, suivi d'un repas champêtre et d'un spectacle folklorique.

 

Dates des pardons et pèlerinages de la région :

 

 


Arrivée du pardon de Sainte-Anne-de-Fouesnant à Concarneau (*)

GUILLOU Alfred

Concarneau, 1844 - Concarneau, 1926

 

Le pardon typique

Comme l'indique son nom, un pardon s'inscrit dans une démarche pénitentielle chrétienne : les catholiques se rendent en pèlerinage soit sur la tombe du saint, soit en un lieu qui lui est dédié, en raison d'une apparition, comme à Querrien, ou de la découverte plus ou moins miraculeuse d'une statue, comme à Sainte-Anne-d'Auray. Des paroisses, des mouvements ou des corporations s'y rendent en corps constitués, portant force bannières et croix de processions, toutes plus magnificentes et ouvragées les unes que les autres.

Le déplacement jusqu'au lieu de rendez-vous, comme la procession, traduisent le désir de se mettre en marche pour obtenir du saint fêté, en offrant les fatigues du chemin, qu'il intercède pour ses pèlerins. Ceci est à rapprocher de la conviction de foi chrétienne que la condition humaine sur cette terre est une pérégrination vers le Royaume du Ciel, Nouvelle Terre promise. Dans cette logique, les pèlerins sont invités à se confesser de leurs fautes aux prêtres présents, avant de participer à la messe, souvent suivie des vêpres solennelles. Une fois l'absolution accordée, il faut se réjouir et il n'est pas de vrai pardon sans dimension festive, qui peut prendre la forme d'une kermesse ou même d'une fête foraine.

Le président du pardon, souvent un ecclésiastique du haut rang, porte le nom de " pardonneur ". Lorsqu'il en existe, il portera pendant une partie de la procession les reliques vénérées. Cet honneur échoit, pendant le reste de la marche, à ceux qui en ont été jugés les plus dignes ou les plus symboliques des groupements représentés.

 

Principaux pardons

Certains d'entre eux se déroulent à l'occasion de fêtes religieuses, comme l'Assomption, le 15 août. Les pardons dédiés à la sainte mère de Dieu sont d'ailleurs les plus nombreux, suivis par ceux de sa propre mère, sainte Anne, patronne de la Bretagne. Cependant la plupart honorent des saints locaux en raison de leur capacité à soigner ou à protéger telle ou telle catégorie de personnes ou d'activités : pardon de saint Gildas, dit des chevaux, au début du mois de juin, dans le Trégor, ou de saint Guirec pour les filles à marier, pardon du saint patron de chaque paroisse, etc.

Le pardon de saint Yves, à Tréguier, honore, quant à lui, le patron de toutes les professions juridiques : son rayonnement est aujourd'hui international puisque des milliers de pèlerins, officiels ou anonymes, affluant de tous les pays du monde, processionnent avec humilité et ferveur de son tombeau, érigé dans la cathédrale, à la paroisse de son lieu de naissance, en tenues d'avocats, de magistrats, d'évêques, d'universitaires, de membres de confréries… ou en simples croyants.

Comme exemple de pardons singuliers, on peut citer le pardon au beurre de Spézet. Il faut noter qu'autrefois se pratiquaient la quête du beurre dans de nombreuses communes du centre Bretagne (Langonnet, ...).


(*)1887, Huile sur toile, H. x L. : 2,815 x 2,21 m

Signé en bas à droite, ALF. GUILLOU (souligné 2 fois)

Historique : Achat de l'Etat auprès de l'artiste au Salon de 1887 (Inv. 1145) ; déposé au musée de Quimper en 1890 (arrêté de 1888) ; retour à Paris (Inv. 6903) au musée du Luxembourg en 1892 (Inv. Lux 292) ; redéposé à Quimper en 1920